Refondons-nous pour une écologie populaire, fédératrice et victorieuse

L’habitabilité de la planète, mère des batailles de notre siècle

L’urgence écologique hurle partout. Dans les relevés de températures, dans l’eau qui manque à la terre, les glaciers qui disparaissent, les forêts qui brûlent ; dans le vivant qui s’effondre, les injustices qui augmentent, la démocratie qui recule. La promesse d’abondance du capitalisme libéral, de ceux qui nous regardaient avec condescendance, s’est transformée en massacre des écosystèmes marins et terrestres, en flambée des prix, en émeutes de la faim. Les limites planétaires sont largement dépassées ; et si nous en pâtissons tous·tes, ce sont les plus pauvres, a fortiori dans les pays des Suds, qui subissent de plein fouet les conséquences du dérèglement climatique et souffrent plus encore d’un modèle d’accaparement qu’ils n’ont fait que subir. On nous assurait la prospérité, nous avons la pénurie, l’exploitation des humains, la torture des animaux et la destruction de la terre. L’affirmation d’une écologie de rupture est impérative. Notre rôle ne peut plus se réduire à lancer des alertes ou à “écologiser” la gauche. Il est de construire une culture majoritaire de conquête et d’exercice du pouvoir afin de mettre en œuvre notre projet : l’écologie politique.

Le choix du vivant, contre celui des cendres.

Comme Rachel Carson, René Dumont, et tous·tes les écologistes, notre combat premier est celui de préserver une planète hospitalière pour chaque être. L’urgence climatique et la préservation du vivant, garanties de nos droits fondamentaux présents et à venir, sont à l’origine de notre engagement. Pour pouvoir se nourrir, se loger, assurer notre avenir, celui de nos enfants, rester en bonne santé le plus longtemps possible, mais aussi pour nous émanciper, nous savons qu’il est vital de protéger la biodiversité, préserver les ressources de la planète, et lutter contre le dérèglement climatique.

Reprendre le contrôle de nos vies.

Nous sommes conscients de l’insoutenabilité de nos modes de vie. La société de consommation est une société de consumation et de prédation. Notre système économique et social doit faire l’objet d’une rupture écologique radicale. Les lois de l’économie ne sont pas au-dessus des lois de la nature. Reprendre le contrôle, c’est replacer l’économie au service des droits humains, des libertés fondamentales, de la lutte contre les inégalités en tenant compte des limites planétaires. Lorsque ces limites sont intégrées, que la justice sociale est effective, que l’éducation et la culture ont leur place pleine et entière, alors l’argent n’est plus en soi une richesse, la décroissance s’impose. Contre l’obsolescence, le techno-capitalisme, la promotion du nucléaire, la plate-formisation du monde… Créons une économie proche, simple, et durable : une économie des communs, du partage des biens et du travail.

Une écologie ancrée dans les principes écoféministes, contre les systèmes de dominations.

Nous portons une écologie qui lutte contre toutes les oppressions et accompagne l’émancipation de tous·tes. C’est au quotidien, dans nos groupes locaux, nos villages, nos quartiers, que nous devons déconstruire les schémas d'oppression et “Apprendre ensemble par l'intermédiaire du monde” en s’inspirant de la pédagogie des opprimé·es de Paolo Freire.

Nos combats pour la nature et pour la justice sont une seule et même lutte. Ni péremptoires, ni incantatoires, nous voulons une écologie qui prend soin, qui met fin aux privilèges et à l’impunité des oppresseurs du vivant. Une écologie radicale contre les oppressions de genre, racistes, LGBTQIA+phobes, validistes et les logiques d’invisibilisation. Une écologie de la non-violence centrée sur les besoins fondamentaux de l’humanité et du vivant, qui garantit à chacun·e d’avoir “une chambre à soi” pour s’exprimer et s'épanouir.

Pour un ordre international pacifié.

Comme Francia Marquez en Colombie, Leymah Gbowee au Libéria ou Ielena Ossipova en Russie, notre combat pour le climat est un combat pour la démocratie et les droits humains. Nous soutenons les Ukrainien·nes agressé·es par la Russie, nous soutenons les peuples Iraniens, Ouïghours,  comme nous soutenons toujours les peuples victimes de l'injustice et de la tyrannie. Face à une géopolitique des énergies fossiles qui justifie tous les cynismes vis-à-vis des dictatures et des régimes totalitaires, nous portons une géopolitique du climat qui respecte les limites planétaires, l'autodétermination des peuples, promeut la coopération, la solidarité internationale, l’accueil des exilé·es.

Coopérer pour gagner

Nous portons un projet de société responsable et désirable, respectueux de la raison scientifique et de la sensibilité au vivant. Une force capable de protéger nos enfants, soutenir notre jeunesse, prendre soin de nos aîné·es et de toutes celles et ceux en situation de handicap ou de fragilité pour construire une société de coopération, sans compétition mortifère. Nos élu·es locaux·les nous inspirent car elles et ils montrent qu’améliorer concrètement la vie quotidienne est possible.

Une écologie fière et rassembleuse.

Après les réussites aux élections européennes, municipales, départementales, régionales, et malgré le rassemblement des écologistes, notre résultat à la présidentielle fut une grande déception. La répétition du duel entre xénophobe-nationalisme et libéral-productivisme a été un choc, qui a permis une alliance électorale de la gauche et des écologistes, la NUPES, inimaginable quelques jours plus tôt. Son succès fut relatif : elle n’est pas parvenue à convaincre les Français·es de lui donner une majorité, ce qui n’enlève rien au besoin d’alliances solides pour l’emporter à l’avenir. Notre ligne est la suivante : affirmons notre ambition de faire de l’écologie politique le moteur de l’unité. Cultivons notre jardin, l’écologie, tout en construisant des alliances victorieuses pour accéder au pouvoir.

Pour une Europe fédérale et écologiste.

Promesse de “Green deal”, crise post-COVID, agression russe contre l’Ukraine, crise énergétique et impasse du libre marché, l’Europe est à la croisée des chemins. Elle est non seulement menacée par un manque d’ambition écologique et démocratique insuffisante mais aussi par l’emprise croissante de majorités nationalistes et xénophobes dans de nombreux pays. Aux régimes illibéraux Hongrois ou Polonais s’ajoutent les victoires de coalitions de droite-extrême-droite en Italie ou en Suède. Face à cette dérive, à la passivité des libéraux et au manque d’ambition des sociaux-démocrates, la famille verte européenne est la seule à tenir le drapeau du fédéralisme, de l’ambition écologiste et sociale et du respect absolu de l'État de droit. Aux élections européennes, nous affirmerons la cohérence de notre projet en présentant une liste écologiste et fédéraliste, verte et ouverte, dont l’ensemble des élu·es siégeront dans le groupe Vert au Parlement européen.

Une écologie construite avec les collectifs, le mouvement climat, les ONG et les syndicats.